RECHERCHES
Dans une société en perpétuel mouvement, l'architecture ne peut être pertinente que si elle est innovante.
Ces travaux théoriques sont une opportunité de remettre en question les évidences et les automatismes construits au fil des projets,
et de forger une réflexion fertile et novatrice qui sert de terreau à notre pratique architecturale.
EVOLUTIF PARTICIPATIF ECOLOGIQUE HISTORIQUE
Le projet est un exercice complexe, qui nécessite un travail choral.
Au-delà des évolutions techniques qui exigent l'intégration de nouvelles compétences, l'architecture et l'urbanisme doivent s'adapter à des besoins toujours plus spécifiques et diversifiés des usagers.
Par ailleurs, la société offre aujourd'hui au plus grand nombre les moyens éducatifs de s'exprimer et l'opportunité d'être écouté. Ce changement radical a permis de fonder ces dernières décennies les bases d'une société participative.
Ce changement est une opportunité extraordinaire d'impliquer la population dans la fabrique de son cadre de vie, et de nouer un dialogue vertueux entre les architectes-urbanistes et les habitants.
Nous proposons de regrouper l'ensemble des acteurs du projet en un "collège", dans lequel chacun peut acquérir une vision globale des enjeux du renouvellement urbain, afin de mettre son domaine de compétence au service d'une réflexion commune.
L'arbitrage est endossé par les services d'urbanisme afin d'éviter les dérives et assurer le fonctionnement collégial.
Ce processus comprend une phase d'analyse du site et des enjeux, qui permet aux acteurs de faire connaissance et d'échanger sur leurs visions respectives,
et une phase de programmation qui abouti à l'élaboration du cahier des charges qui devra être scrupuleusement respecté.
Loin de nuire à la créativité du projet, ce principe permet de fonder les architectures les plus audacieuses sur une légitimité programmatique solide entérinée par l'ensemble des acteurs.
Cette démarche nécessite d'abord d'identifier les acteurs susceptibles de s'impliquer vertueusement dans le renouvellement urbain :
Les habitants mettent au service du projet leur "savoir d'usage", une connaissance empirique de leur environnement qui tire sa pertinence de sa spontanéité.
Cette implication responsabilise les usagers aux affaires de la ville, développe le sentiment de citoyenneté et fabrique du lien social.
Habitants, travailleurs, ou simples passants, leur cadre de vie est empreint de leur environnement, et sera profondément impacté par le projet.
Leur contribution est essentielle tout au long du projet, pour intégrer à la conception cette appropriation vernaculaire du territoire, découvrir une intimité qu'aucune analyse ne peut dévoiler, définir les atouts à préserver, les manques à combler, et les aspirations des habitants...
Mais ils peuvent également apporter un savoir plus spécifique, issue de leur univers professionnel ou d'une formation spontanée, et offrir des solutions pertinentes à des problématiques de projet.
Les usagers découvrent les mécanismes de la fabrication de la ville, ses contraintes, ses opportunités. Les nuisances de chantier sont mieux acceptées, les nouveaux espaces mieux adoptés.
Un lien dialectique vertueux se constitue entre la fabrique urbaine et leur mode de vie.
La mairie est à la fois l'organisateur et l'arbitre du processus de renouvellement urbain.
Représentant légitime des habitants, le maire a un rôle décisionnel capital pour insuffler des idées nouvelles, orienter les débats et débloquer les situations de litiges.
Le travail communautaire mené avec les habitants génère une complicité et une confiance citoyenne. L'équipe municipale offre sa connaissance opérationnelle du site, en complément de l'analyse sensible faite par les habitants.
Elle définit un calendrier prévisionnel avec le soutien technique de l'équipe de maitrise d'ouvre et se porte garant du cadre réglementaire de la concertation, par le biais du Plan Local d'Urbanisme.
Elle fait appel à des compétences externes (gestion de la démarches, communication, outils numériques).
Les maîtres d'ouvrage développent un programme adapté à la spécificité de chaque situation. L'intégration des usagers finaux dans la phase de conception favorise leur appropriation du bâtiment, et leur implication dans son entretien.
Clients, financeurs, et parfois usagers finaux du projet, ils garantissent la faisabilité du projet et sa mise en ouvre opérationnelle.
La démarche collégiale leur impose d'étudier et de démontrer la faisabilité opérationnelle et financière des solutions proposées, et de proposer des alternatives en cas de besoin.
L'équipe de maitrise d'oeuvre fournit tout au long de la concertation des documents qui illustrent la réflexion et permettent à tous d'appréhender simplement et concrètement les enjeux du projet.
Dès les prémisses de la concertation, elle interprète les principes urbains en espace de vie, crée le lien entre les concepts et la réalité de la ville.
Le processus collégial lui impose de remettre en question son fonctionnement habituel et de s'adjoindre de nouvelles compétences, notamment concernant la stratégie de communication.
Les travaux présentés ne sont pas des projets figés, mais un moyen d'alimenter une réflexion et construire progressivement une stratégie urbaine collégiale.
Autour de ces acteurs internes gravitent tous les partenaires qui seront amenés à interagir avec le projet. Ils doivent être intégrés à l'origine du processus participatif pour y apporter leur contribution au moment propice.
La concertation de ces acteurs est un processus audacieux et complexe, qui nécessite d'être parfaitement encadré pour être véritablement constructif.
Une organisation concrète et précise est indispensable pour ne pas enliser le projet dans des débats stériles. La conception participative n'a rien d'un idéal utopique :
c'est une démarche rigoureuse, parfois conflictuelle, qui n'a en aucun cas l'ambition de contenter tout le monde.
Notre méthode est basée sur la complémentarité de trois médias :
Les réunions publiques scandent le processus et marquent les étapes clés. Ces réunions d'information permettent d'exposer à l'ensemble des acteurs l'avancement du projet, les décisions entérinées et les nouveaux enjeux qui en découlent.
Offrant la parole à tous les points de vues légitimes, elles se déroulent dans un lieu public emblématique de la vie citoyenne et sont suivis d'une rencontre informelle et conviviale entre les acteurs.
Les ateliers collaboratifs sont constitués de petits groupes de travail qui rassemblent l'équipe de conception et des représentants des usagers (principalement des associations d'habitants, de professionnels.
prêts à s'investir dans la fabrication de la ville) Ces porte-paroles ont pour mission de recueillir, synthétiser et exposer la diversité des points de vue.
Ces ateliers permettent un échange intime et privilégié entre les différents acteurs, afin de faire avancer efficacement les problématiques.
La plateforme numérique est un outil fondamental de la démarche collégiale. C'est à la fois la mémoire du projet, et un espace de liberté et d'échanges décomplexés entre tous les acteurs.